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POURQUOI
?
Le passé colonial de la France et de certains de nos partenaires
européens nous permet de « profiter » , au
sens plein du terme, d’un approvisionnement facile de denrées
comme le sucre, le cacao, le café .
Les rayons des grande surface en regorgent sur des linéaires
impressionnants. Ces produits font partie de nos habitudes quotidiennes
et il ne viendrait à personne l’idée de s’en
priver…
Et pourtant…..
Pour en arriver là, il a fallu, la demande des industriels
s’accroissant, diminuer dans les pays producteurs les terres
destinées aux cultures vivrières comme le mil par
exemple en Afrique pour y cultiver le précieux café
!
Ainsi, pour approvisionner nos sociétés occidentales
nanties en denrées non vitales- on peut vivre sans café,
sans sucre ou sans chocolat même s’ils font évidemment
partie de nos plaisirs !!-, on a ainsi affamé des populations
qui ne trouvaient plus sur place de quoi se nourrir !
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Comment
? |
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Des personnes conscientes de cet
état de fait, ont mis en place un commerce différent
:le commerce équitable qui nous offre une autre manière
de consommer.
Un accord est établi avec le paysan. La récolte est
achetée à un prix équitable, (bien souvent
supérieur à celui pratiqué dans le pays) bien
avant les premiers semis, permettant au producteur et à sa
famille de vivre décemment. En contrepartie, il s’engage
à cultiver, sans engrais ni pesticides, le plus souvent selon
les règles de l’agriculture biologique ou selon un
cahier des charges établi au préalable, privilégiant
développement durable et respect de l’environnement.
Cafés, thés, cacao, jus de fruits, , infusions bières,
céréales, bananes, sucre non raffiné, coton,
amandes, objets d’artisanat….Les filières sont
nombreuses. Et ces pays ont besoin d’être soutenus :
privilégier ces achats-là est, en conséquence,
un acte éthique.
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Commerce
équitable et grandes surfaces |
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On trouve bien sûr des produits
de commerce équitable en grande surface.
Si on raisonne un peu, cela semble douteux, puisque c’est
à l’encontre de leur politique qui n’a rien de
solidaire.
La grande distribution n’a qu’un but : faire un maximum
de profit sur le dos des producteurs et des fabricants avec des
pratiques que l’on connaît, pour obtenir des prix les
plus bas possible.
Bien souvent, ils « suivent » ce régime dans
les premiers temps, puis baissent la qualité « pour
tenir». Les moins «solides» finissent par s’asphyxier
et il s’ensuit, peu à peu, délocalisation, chômage,
faillite…
Les clients ( et pas que les plus pauvres : ce qu’on conçoit
aisément) se « jettent » sur les premiers prix
dans l’ignorance du « marchandage » en amont.
La boucle est bouclée.
Le consommateur par son achat se trouve complice d’une exploitation
honteuse, participant à la mise sur la touche de son voisin,
voire de lui-même !!! C’est comme s’il était
sa propre cible : il se tire dessus à bout portant. |
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QUELQUES
BONNES QUESTIONS |
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Et pourtant, produits bio, produits
de commerce équitable se trouvent en rayons… La grande
distribution fait feu de tout bois… Ce sont des créneaux
porteurs, elle s’y engouffre ! Mais, comment peut-on être
à la fois le loup de la fable et soutenir l’agneau
?
Beaucoup de questions se posent :
Le commerce équitable en grande surface ne perd- il pas
un peu de son âme même s’il se fait connaître
à plus de personnes ? Le commerce équitable n’a
t’il pas ses limites : est-il nécessaire d’avoir
du raisin du Costa Rica, à sa table à Noël
?
Le quinoa payé un prix équitable et donc élevé
par rapport au niveau économique du pays producteur reste-il
encore abordable à la population locale?
Mais, ce même quinoa est cultivé à la place
de l’opium, ce qui doit justifier sa réussite commerciale.
Manger du quinoa n’est –il pas un acte plus que militant
pour un monde différent ?
Il faut être conscient de cela dans chacun de nos achats
et garder vigilance.
Qui soutient-on vraiment par nos achats?
L’association Max Havelaar qui a fait connaître le
café en grande surface, vient de lancer une filière
«coton équitable ».
On pourrait s’en réjouir quand on sait que la culture
du coton est une des plus polluantes qui soient (cf. le désastre
écologique de la mer d’Aral) !
Un étonnant article de Politis (semaine du 17 au 23 mars
2005), nous informe que le principal partenaire de l’association
dans cette démarche est un holding agro industriel français
Dugris, farouchement pro-ogm pour soit-disant réduire «
la fracture agricole mondiale » !!! et dont le but est de
« prendre le contrôle majoritaire des sociétés
cotonnières privatisées ou en cours de privatisation
» au Sénégal, Burkina Faso, Mali !!
A suivre…..
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