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Responsable
éditoriale :
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MJ. Odella
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Voilà un mot passe-partout
qui se retrouve en tête d’affiche ( les électorales
notamment ) et dont on commence à ne plus tout à
fait saisir le sens. Il est celui qu’on prostitue jusque
dans les antichambres ministérielles, dans les complicités
des pouvoirs.
Par définition, l’environnement nous entoure,
ce qui définit la place de l’être humain
au milieu, comme un naufragé sur une île cernée
par la mer. Nous n’en faisons donc pas partie. Il nous
est extérieur.
C’est là que tout commence, à ce point
de rupture, à cette convergence artificielle avec cette
prédominance que l’homme s’arroge sur tout
ce qui lui proche.
Un petit tour de terrain et le constat ne s’avère
vraiment pas brillant et pour écrire juste, il est
catastrophique : sécheresse, inondations, tsunami,
effet de serre, déforestations, , abaissement de la
fertilité masculine par overdose programmée
de pesticides, pollutions de tous ordres, aggravation de la
pauvreté…la liste n’est pas exhaustive
mais très dense…
Depuis l’ère industrielle, l’activité
humaine a fondamentalement changé la face du monde,
sans états d’âme autres que de faire avancer
l’économie libérale, dans une folle course
en avant. C’est l’accumulation des profits pour
quelques-uns au détriment de ce qui les entoure : les
laissés -pour -compte, bêtes , gens, nature…
Et cette scission est une faille géante, une fracture
qui ne cesse de croître, dont la fracture sociale est
une triste variante.
L’homme a cessé de regarder le ciel et la course
du temps sidéral. Son champ de vision s’est singulièrement
rétréci et il a oublié la grandeur des
montagnes . Il a oublié qu’il n’est qu’un
point de l’univers au même titre que les êtres
vivants qui l’habitent. Il a oublié qu’il
n’est que le locataire d’une terre qui appartient
à tout le monde sans appartenir à quiconque.
Il est aussi l’environnement. S’oubliant soi-même,
s’éloignant de sa nature, il perd pied, s’éloigne
de l’arbre et de l’animal et se perd douloureusement
dans le non respect du monde qui l’habite. Alors, il
se retrouve seul , responsable, pleinement responsable…
Le temps est à l’urgence. Peut-être est-il
trop tard ? C’est à nous de le dire.
Nous n’avons plus le temps d’ouvrir le parapluie,
d’activer les paratonnerres, nous n’avons plus
le temps de faire des causeries, il faut se lever et marcher
jusqu’à l’orée des champs.
Se lever, rester debout dans la magnificence du soleil généreux,
et croire à l’impossible possible : se réconcilier
avec ce monde pour petit à petit, à la mesure
de soi-même, le réparer ici et là, le
restaurer à la force du poignet, à la force
du cœur pour le « réenchanter ».
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