|
Le mot général protide, désigne toutes
les formes de protéines et les acides aminés qui composent
ces protéines.
Dans l'alimentaire, on les appelle les " aliments plastiques
" (l'étymologie latine : protéus signifie ce
qui change de forme).
Lipides et glucides sont des composés ternaires : carbone,
hydrogène et oxygène ;
les protides ont un quatrième composant : l'azote. |
|
|
A
- LES PROTEINES |
|
On rencontre
les protides sous forme de protéines. |
|
Les chimistes Pauling et Corey
en 1951 ont établi le schéma d'une protéine
: c'est une molécule enroulée comme un ressort tendu,
en spirale qu'ils ont appelé hélice. Les acides aminés
s'agrippent à cette spirale pour assurer la stabilité
de la structure.
Les protéines présentent différentes formes
qui déterminent leur classification : les protéines
fibreuses et les protéines globulaires.
Pour schématiser, les fibreuses sont des chaînes moléculaires
droites et les globulaires s'enroulent comme des pelotes. Chez ces
dernières, l'hélice est recourbée.(On peut
imaginer une framboise dont tous lés éléments
se suivraient enroulés en spirale). Si on dilue cette protéine,
on obtient les acides aminés qui en font partie..
Dans les fibreuses, on a les protéines qui participent à
l'édification des organismes animaux et végétaux
: la kératine des cheveux, des ongles et de la laine, le
fameux collagène de la peau, l'élastine des tendons
et des artères
. Elles sont très résistantes
à la chaleur ; aux acides et insolubles. Elles aident à
construire les parois cellulaires ou à créer des liaisons
inter-cellulaires.
Les protéines globulaires sont solubles et s'occupent de
l'intérieur des cellules. |
|
|
|
En
résumé on peut dire que les protéines
constituent l'enveloppe des organismes à l'extérieur
: peau, poils, barbe, cheveux et forment la matière
du muscle, des tendons et artères, des os, du sang
et des anticorps. Elles sont présentes à plusieurs
étapes de la vie : croissance, reproduction et nutrition.
|
|
|
|
|
|
B
- LES ACIDES AMINES |
Deux chercheurs Watson et Crick ont démontré
que la structure de l'ADN et de l'ARN était une double
spirale constituée par 4 racines constituant les
gènes nucléaires. Ils se nomment : adénine,
thymine, guanine et cytosine. Chaque spirale peut s'ajouter
à l'autre selon la disposition des gènes,
en formant des liaisons. Ils forment des bâtons qui
se lisent en trigrammes.
|
|
L'acide aminé est comme un petit bâton qui 2 fonctions
: une fonction amine et une fonction acide qui caractérisent
la matière vivante. La combinaison de plusieurs acides aminés
s'appelle polypeptides (dipeptide s'il y en a deux).
Chaque acide aminé a des propriétés particulières.
La nature nous en propose 30 qui sont organisés différemment
selon le support. Quand on sait qu'une protéine peut contenir
de 20 à 30000 acides aminés, ce qui multiplie les
structures protéiniques existantes, on comprend que la
protéine est la base de la vie commune à toutes les
cellules vivantes.
Le terme même de protéines nous évoque le sens
de ce qui est premier, dans le vivant. On se sent admirative devant
cette diversité de croisement, d'assemblages, d'architecture
moléculaire qui a une faculté merveilleuse d'aider
les organismes à se renouveler constamment, à se recréer.
Le chimiste S. Rose soulignait que cette extraordinaire " prodigalité
[surpassant le renouvellement] d'objets produits en série
et destinés à se démoder rapidement comme les
autos et les télévisions, a révolutionné
la pensée bio-chimique ".
Cette faculté de renouvellement s'appuie sur une trentaine
d'acides aminés qui se combinent à l'infini selon
les espèces et les individus, loin de l'uniformité
et de l'unique. Belle leçon de la Vie qui crée de
l'original, du diversifié sans demander l'autorisation de
l'homme, philosophie au quotidien qui nous échappe alors
que nous en sommes pourtant le laboratoire.
Cette faculté leur vient de la présence de deux acides
nucléiques ; en combinaison avec des quantités de
protéines : l'ARN (acide ribonucléique) et l'ADN (acide
désoxyribonucléique) dont on sait désormais
l'importance dans la programmation du vivant et le stockage des
informations dont le code de l'hérédité.
En effet, chaque gêne contient une caractéristique
particulière puisque ce sont des fragments de l'ADN ; en
les manipulant, on crée des OGM !
Là n'est pas le propos et nous y reviendrons bien évidemment.
Simple parenthèse pour rappeler le rôle plus que jamais
essentiel des protéines
|
|
|
|
Les acides
aminés essentiels |
(1) - la lysine,
la thréonine, le tryptophane, la leucine, l'isoleucine,
la méthionine, la phénylalanine, la valine. |
|
(2) - L'arginine,
l'ornithine, la cystéine, la cystine, la taurine, la
tyrosine |
|
Un jeune américain s'est
appliqué à démontrer la théorie (dans
les années 30) du russe Oparine, selon lequel les conditions
atmosphériques de la terre auraient transformé des
substances inorganiques en substances organiques. Miller a donc
fait l'expérience suivante : il a mélangé pour
reconstituer cette atmosphère, hydrogène, méthane
et ammoniac et les a placés dans un bain d'eau hermétique,
soumis à des décharges électriques pendant
24 heures.
Il a ensuite analysé les produits issus de cette expérience.
Ils étaient tous composés des 8 acides aminés
essentiels (1).
Ils sont essentiels parce qu'ils ne peuvent être synthétisés
par le corps humain ;
Ils doivent être présents ensemble et suffisamment
pour permettre l'assimilation correcte des protéines dont
ils font partie.
L'alimentation doit les apporter à l'organisme. Ainsi, si
7 acides sont présents et en quantités égales
voire supérieures aux besoins et que le huitième est
inexistant ou en faible proportion, l'assimilation de la protéine
va être limitée. C'est ce qu'on appelle le facteur
limitant.
Monsieur Massat G. de l'institut Macrobiotique l'illustrait parfaitement
: si un ouvrier doit construire des multitudes de drapeaux tricolores
avec des bandes de tissu de couleurs, jaune, rouge et bleu et qu'il
n'a que 10 bandes de tissu rouges, 30 bandes de tissu jaune et 30
de tissu bleu, cet ouvrier ne pourra faire que 10 drapeaux ! .
C'est le tout, la somme de protéines qui est plus importante
que la somme des parties.
Notre organisme dégrade en acides aminés, les protéines
qu'on lui apporte dans l'alimentation et reconstitue ses propres
protéines de manière complète et satisfaisante
si les 8 sont présents.
Mais les acides aminés non essentiels (2)
se synthétisent , par une alchimie interne, à partir
des acides aminés essentiels et sont indispensables à
l'organisme aussi. Ces deux sortes d'acides se combinent et apportent
des matières nutritives. Ils sont aussi porteurs de messages
chimiques ou neurotransmetteurs. Comme la nature aime l'équilibre,
en cas de carence des acides essentiels, le corps réclame
plus d'acides non-essentiels.
|
|
|
|
La valeur
biologique des protéines |
|
Tous les organismes
végétaux et animaux sont constitués de protéines
dont la valeur dépend de la quantité de l'acide aminé
indispensable présente.
On retrouve :
1) les protéines de
haute valeur biologique.
Tous les acides aminés indispensables y sont présents
: Ce sont les protéines animales : uf, lait, fromage,
la chair des animaux.
Les protéines animales se dissolvent plus rapidement dans
l'organisme.
2)les protéines de
basse valeur biologique.
Graines de céréales et légumineuses ; légumes
et fruits. Aucun ne contient les acides aminés essentiels.
Il faut donc les combiner car ils se complètent.
Ainsi, on retrouve ces associations dans des plats populaires de
toutes les anciennes civilisations : le blé et les pois chiches
dans le couscous en Afrique du Nord, le maïs et haricots rouges
en Amérique du Sud, le riz et les lentilles dans le dal bath
en Inde ou en Thaïlande, le mil et niébé (haricots
africains), le riz et soja en Extrême-Orient et le blé,
l'orge, lentilles, pois chiches ou cassés en Europe, par
exemple.
NB : le quinoa est une céréale
rare qui contient les 8 acides aminés.
Le tableau ci-dessous est extrait de " Sans viande et sans
regrets " aux Editions de l'Etincelle. Il s'agit de l'équivalence
protéines végétales/protéines animales.
1 tasse ½ haricots secs ou pois
|
=
|
177 g de steak
|
4 tasses de riz complet
|
=
|
198 g de steak
|
si mangés séparément
|
=
|
375 g de steak
|
si mangés ensemble
|
=
|
539 g de steak
|
soit une augmentation
de 43 % dans l'assimilation des protéines.
La nature a tout prévu, une fois de plus. Les céréales
ont un facteur limitant en lysine mais lentilles, soja, pois chiches,
fèves en ont un taux important.
Inversement, les protéines sont limitées en méthionine
mais les céréales en sont largement pourvues !!
Subtiles et merveilleuses alliances à rappeler en ces temps
où l'homme s'approprie le vivant et le rackette abusivement.
L'équilibre alimentaire sera vite trouvé en associant
légumineuses et céréales au même repas.
Comme le germe de blé, la levure de bière est un
autre aliment de choix qui compte 45 à 55% de protéines
avec tous les acides aminés essentiels.
Les légumineuses sont communément appelées
" la viande du pauvre ", elles contiennent plus de protéines
que la viande et sont plus pauvres en eau. Elles ont l'avantage
d'être assimilées moins rapidement. Elles servent
à consolider les tissus des parois artérielles.
On peut ajouter que pour faciliter leur digestion, la germination,
le trempage, la mastication sont des facteurs importants.
Le trempage élimine un grand nombre de purines ;substances
qui rendent la digestion difficile et la germination augmente
les taux d'acides aminés, rendant les protéines
alors qualitativement supérieures aux protéines
animales
|
|
|
|
|
C
- ROLE DES PROTEINES |
|
Leur rôle est important comme
nous venons de le voir pour plusieurs raisons :
1- En
brûlant, elles fournissent de l'énergie. 1 gr de
protide (comme de glucide) produit 4 calories. Selon les nutritionnistes,
15% des calories doivent être apportées par les protides,
40, 50% par les glucides et 30 ; 40 sous forme de graisses.
Evidemment, nous nous devons de dire et redire : protides, glucides
et lipides de qualité pour optimiser ces pourcentages.
2- Elles fournissent l'azote
et les acides aminés, pour entretenir et renouveler les
tissus. 90 jours suffisent pour remplacer la moitié des
acides aminés. Les autre usés ou non utilisés
par le corps sont brûlés puis éliminés
par les voies habituelles.
3--Elles stimulent l'appétit
" et jouent un rôle essentiel dans l'acceptabilité
de la ration alimentaire "G.Mussat.
|
|
|
|
|
D
- COMMENT ÇA SE PASSE ? |
|
Comme on l'a dit, les acides aminés
sont obtenus par décomposition des protéines ; Avec
l'eau et la chaleur, les protéines éclatent en peptones
(du grec digéré), gros morceaux d'acides aminés
plus solubles que les protéines, puis en polypeptides
(groupement d'acides aminés) puis en acides aminés.
Cette dégradation s'observe dans la cuisson de la viande
en bouillon et dans le corps humain selon le même processus.
Parvenus dans les intestins, les polypeptides perdent peu à
peu leurs acides, puis des acides aminés isolés, donc
assimilables, traversent la muqueuse de l'intestin grêle,
arrive au foie et aux tissus demandeurs. Chaque groupe de cellules
va ensuite les utiliser.
Il y a donc un échange constant entre les protéines
alimentaires et le corps qui détermine sa ration d'azote.
On appelle bilan azoté l'équilibre entre
l'azote évacué par les excrétions et l'azote
ingéré ; l'un doit être égal à
l'autre.
1)Si on en ingère plus
qu'on en élimine, la dégradation n'est pas suffisante,
l'urée ne sera pas éliminée.
2)Si on en élimine
plus qu'on en ingère, l'organisme brûle ses propres
tissus.
En période de grossesse, l'apport est plus important et
en période de jeûne ; c'est le contraire. Un jeûneur
perd 70 g de protéines par jour.
L''équilibre est souhaitable puisqu'un acide en excès
peut créer des carences. Ainsi, le maïs pauvre en
lysine et très riche en leucine, demande un supplément
en isoleucine.
Les besoins tournent autour de 40 à 50 grammes par jour
selon les individus.
L'OMS les chiffre à 0,70 gr/kg. 35 grammes suffiraient
à une femme de 50 kg .
Comme en tout, l'excès est dangereux, il encrasse les
artères, et met à forte contribution, les organes
d'élimination comme le foie ou les reins.
A contrario, s'il y a carence, le métabolisme se fait mal,
la croissance est ralentie, il y a perte musculaire et diminution
de la fabrication des hormones
d'où souvent la perte
d'appétit et la non résistance aux infections.
|
|
|
|
|
E
- ALIMENTS ET PROTEINES |
(3) - seule
leur exigence pourra limiter les abus qui se multiplient.
Ne citons qu'un exemple, les poulets sont gavés d'antibiotiques
parce que cela leur fait prendre du poids plus rapidement |
Responsable
éditoriale :
|
MJ. Odella
|
|
Les aliments les moins
riches en protéines contiennent de l'eau comme le lait, les
légumes ou les fruits.
Les sucres ou les corps
gras n'en contiennent pas. |
La viande et le poisson en contiennent
10 à 15% , |
La charcuterie 22%
, le fromage 24% , les ufs 12 % |
Les céréales 14%, les légumineuse
24%, le soja 40%, la levure de bière 55% |
La pâte de soja
salé ou miso 40% . |
20 gr de levure suffisent par jour pour
un adulte de 70 kg. |
Europe et Amérique, pays riches , font des excès
de protéines ce qui se solde par des maladies cardio-vasculaires.
POUR CONCLURE,
on peut dire que les mangeurs de viande ne doivent d'abord pas
en abuser et ensuite choisir(3) une
viande de qualité et ceux qui n'en mangent pas ou peu doivent
veiller à la présence des 8 acides aminés.
Les protéines végétales ne doivent pas être
négligées pour leur facteur limitant. J'en veux
pour exemple ces enfants d'Afrique atteints de grave dénutrition
qu'on nomme d'un nom imprononçable : le kwashiorkor. auxquels
des nutritionnistes, Willemain-Clock, ont adapté un régime
surprotéiné mais végétal (indispensable
dans cette maladie) .
L'intolérance au lait étant totale, ils ont introduit
les protéines végétales en les mélangeant
pour que l'équilibre soit assuré :
Crème de riz et farine de tournesol sans huile, ni écorce
plus crème de riz et farine de soja auxquelles on ajoute
du malt et des vitamines. Leur courbe de poids a remonté
peu à peu jusqu'à ce qu'ils acceptent un peu de
lait et qu'ils reviennent à une alimentation normale. Il
y eu alliance heureuse entre une céréale et une
graine.
L'expérience fut renouvelée sur 134 petits indiens
et elle fut concluante.
Il est bien entendu que le lait est le meilleur aliment pour le
bébé et le plus assimilable, notamment le lait maternel.
Le cas rapporté ci-dessus revêt de conditions exceptionnelles
dans des pays pauvres. Ce n'est pas le cas chez nous. Il est important
de le souligner.
|
|
|
|
|
|